Ouvrages collectifs : les collaborations
Publié par Nedim GÜRSEL - Catégories : #Ouvrages collectifs : les collaboration
Une enfance turque, 2015 - The Book of Istanbul, 2010 - Poèsie épique du XXè siècle , 2009 - D'encre et d'exil, 2002 - Anthologie de la poèsie turque contemporaine, 1991
Une enfance turque, éd. Bleu autour - D'un lieu l'autre, 2015 :
Dans leur collection ''D'un lieu l'autre'', les éditions Bleu Autour publient Une enfance turque : trente trois souvenirs d’enfance d’auteurs qui se souviennent - avec ou sans nostalgie - de leur enfance en Turquie, à Istanbul, Ankara, au fin fond de l’Anatolie ou au bord de la mer noire, mais aussi à Bruxelles, à Paris, à Nördlingen ou Bad Hamburg. Un ensemble qui a toute la saveur des souvenirs d’enfance, pays universel, et qui ouvre aussi des perspectives sur la Turquie si proche et si lointaine.
Les auteurs ont eu des parcours différents : vingt textes ont été écrits en turc, treize en français, et l’épilogue, un texte de Moris Farhi, est traduit de l’anglais. Leurs parents étaient diplomates, mécaniciens, professeurs de lettres, riches ou pauvres ; ils sont musulmans, arméniens, juifs, le plus âgé est né en 1931, la benjamine en 1976. Plusieurs générations donc. Tous sont turcs, à l’exception de P. Rötig, qui, enfant, passa quatre ans à Istanbul. Tous sont laïcs, certains ont toujours vécu en Turquie, d’autres ont pris les routes de l’exil - volontaire ou contraint. Tous sont instruits et l’école tient dans leurs souvenirs une place non négligeable.
On y retrouve ce qui fait le lot des souvenirs d’enfance : les parents, les cousins, les familles élargies, les jeux, les amitiés d’enfance, l’insouciance ; on y ressent aussi les odeurs, les couleurs, les parfums de la Turquie, de sa gastronomie, des saisons… Chaque récit est précédé d’une photo choisie par l’auteur dans ses archives, témoignages émouvants en noir et blanc : l’auteur enfant, seul ou avec des membres de sa famille, photos de classe, toutes sont «posées». En fin de récit : une photographie de l’auteur aujourd’hui et sa biographie.
Au fil des histoires se dessine en ombre chinoise la Turquie des soixante dernières années, le souvenir des dictatures, la présence de la prison et de la peur, mais également la vie quotidienne. Chez les exilés : la vie en terre étrangère, souvent la question de la/des langues(s) parlées, apprises, choisies. Une question de la langue qui peut se poser en Turquie également ; ainsi Selçuk Yildiz, élevé à Mardin, a été partagé entre quatre langues, turc, arabe, kurde et français, les langues de ses parents, celle du pays natal et celle du lycée de Galataseraï où il suivit sa scolarité. Galatasaraï, lycée français et université à Istanbul, poste de l’influence française, souvent évoqué dans ces textes.
Installées au cœur de la France profonde, dans l’Allier, les éditions Bleu Autour ont un département littéraire turc important, et cet ouvrage en est en quelque sorte le reflet, car si le public français découvrira à la lecture nombre d’auteurs, ceux-ci en revanche sont des acteurs connus de la vie culturelle turque. Soulignons enfin la qualité matérielle du livre imprimé sur un beau papier qui met en valeur les photographies en noir et blanc, une couverture dans un camaïeu de bleu gris, un enfant assis au bord de la mer regarde le lecteur, et dans le fond, la Ville…
Un joli livre qui s’adresse à tout public curieux de la Turquie ou séduit par les récits de vie.
The Book of Istanbul, A City in Short Fiction (Reading the City), éd. Paperback, 2010 :
Istanbul. Seat of empire. Melting pot where East meets West. Fingertip touching-point between continents. Even today there are many different versions of the city, different communities, distinct peoples, each with their own turbulent past and challenging interpretation of the present; each providing a distinct topography on which the fictions of the city can play out. This book brings together ten short stories from some of Turkey's leading writers, taking us on a literary tour of the city, from its famous landmarks to its darkened back streets, exploring the culture, history, and most importantly people that make it the great city it is today. From the exiled writer recalling his appetite for a lost lover, to the mad, homeless man directing traffic in a freelance capacity... the contrasting perspectives of these stories surprise and delight in equal measure, and together present a new kind of guide to the city.
Poèsie épique au XXè siècle, éd. Atlande, coll. Clefs Concours, Littérature comparée, 2009 :
L'épopée peut sembler obsolète au XXe siècle, liée à des valeurs archaïques, incapable de résister au divorce souvent consommé de la poésie et du récit. Anna Akhmatova, Nâzim. Hikmet, Pablo Neruda et Aimé Césaire s'y rattachent pourtant, revendiquant même leur affiliation à ce genre. Pour ces poètes engagés dans l'Histoire, l'épopée est en effet un lieu où donner au discours politique la profondeur de la mémoire et la complexité de la parole poétique. Leur engagement n'est pas le même, trois d'entre eux professant leur foi communiste quand Akhmatova entend préserver la mémoire individuelle de l'oblitération soviétique, mais tous s'approprient le genre et le renouvellent. Cet ouvrage explore ces métamorphoses du récit, du temps, de l'héroïsme ou encore de la voix dans l'épopée moderne.
Anthologie de la poèsie turque contemporaine, éd. Publisud, 1991 (Préface de Nedim GÜRSEL) :
La Turquie sans âge, celle des chevaux et des tentes, de Soliman et D'Aziyadé, est encore bien présente, quoique sous d'autres aspects, dans les poèmes choisis et traduits pour cette anthologie. Trente-sept auteurs, publiés entre les dernières années du gouvernement d'Ataturk et nos jours, témoignent chacun à sa manière et avec son timbre particulier, que Poésie est fille de Mémoire. Les poètes turcs ont su s'affranchir de sept siècles de contraintes formelles et de courtisanerie forcée. Ils se sont imposés dans la radicalité de leurs choix esthétiques et souvent de leurs engagements sociaux. Leurs ouvrages sont lus, commentés, relayés par une forte tradition orale. Afin de rendre compte de l'indéniable vitalité de cette poésie et de son double ancrage européen et oriental, nous l'avons photographiée sous divers éclairages, sans tenter de l'ajuster forcément au goût occidental.
D'Encre et d'exil 2, 2002 :
(Deuxièmes rencontres internationales des écritures d'exil)
De nombreux écrivains ont vécu le déracinement de l’exil. Composé d’entretiens avec André Brink, Colette Fellous, Leïla Sebbar, Tahar Bekri, Nedim Gürsel, Alia Mamdouh et Vassili Vassilikos, le recueil D’encre et d’exil 2 témoigne de l’enrichissement que signifie aussi l’exil : « Je mourrai peut-être dans l’exil, mais je mourrai accru » (Victor Hugo).